Seuils rouges


Seuils, ensemble de 12 pièces - 2010 - papiers assemblés marouflés sur médium peint, 29,5 x 29,5 x 4,5 cm


























"seuil",  2010 - 29,5x29,5x4,5 cm
 papiers assemblés, marouflés sur médium peint


"seuil",  2010 - 29,5x29,5x4,5 cm
 papiers assemblés, marouflés sur médium peint 
 


"seuil",  2010 - 29,5x29,5x4,5 cm
 papiers assemblés, marouflés sur médium peint


"seuil",  2010 - 29,5x29,5x4,5 cm
 papiers assemblés, marouflés sur médium peint


"seuil",  2010 - 29,5x29,5x4,5 cm
 papiers assemblés, marouflés sur médium peint





 
Vibrations des surfaces  

Éléments de soi

Mon travail interroge l’infra-épaisseur de la matière comme une nécessité à regarder au plus près.
L'essentiel se joue à la surface,  les légers plis et les froissements retiennent la lumière.
Ce qui se joue est peu visible, c'est comme une vibration de la matière.


Ma relation au papier se fait par des gestes simples. Je les choisis, les amasse et les conserve dans des boites. Des papiers qui ont pour la plupart du temps une vie de papiers. Ils relient, emballent, protègent, préservent de la lumière ou de la poussière. Les boites qui les contiennent ne prennent pas beaucoup de place car les papiers sont minces, peu encombrant. Ce sont les traces liées au temps, la fragilité qui émanent d’eux, qui m’intéressent. Je prends conscience de ma fascination pour l’aspect quasi immatériel du papier, pour sa légèreté. Je travaille à plat, pose, dépose, assemble, colle de fins morceaux de papiers, parfois même des bandelettes. Il y a beaucoup de concentration et d’ajustement dans le geste. Le choix d’une simplicité du moyen me donne la possibilité d’aller vers plus de calme et de silence.

Les papiers sont empreints naturellement de traces, de micros reliefs, parfois des déchirures. Les papiers ont un passé, une mémoire. C’est en les assemblant qu’apparaissent de multiples variations, des mouvements, des tensions. Les ondulations se dessinent à la surface, le dessin se fabrique lui-même.

Mon vocabulaire est simple, des carrés, des rectangles, quelques croisements de lignes et de plans, des carrés dans des carrés, des carrés qui emmènent l’œil vers l'intérieur et qui définissent un parcours dans la substance de la matière blanche ou de la matière rouge. Il s’agit de faire cohabiter les surfaces avec la matière du pli, du froissé, du lisse.


Seuils

Pour la série intitulée Seuils, un glissement s’opère des surfaces de papier autonomes (cf éléments de soi) vers le marouflage des surfaces sur un support massif. L'action confère de la densité et de la gravité à la fragilité des surfaces.

Les ouvertures
Ces ouvertures dessinent en creux l’espace, elles ont un bord, une frontière qui relient et séparent deux plans. Elles font communiquer intérieur et extérieur. Par un dévoilement de la matière l’œil vient à la rencontre de la surface du dessous.

L'énergie blanche ou rouge est contenue, douce et diffuse pour la blanche,  dense et concentrée pour la rouge. Les superpositions font exister sur un même plan surface et profondeur, intérieur et extérieur.

J’utilise des papiers de couleur rouge pour l'’intensité qui s’en émane. Le rouge devient énergie, émergence, ou au contraire  profondeur,  abime attractif.
Le motif central agit comme un lieu hypnotique, un passage, un seuil.
Le rouge par superposition de surfaces offre de multiples variations, allant du translucide à l'opaque, il ouvre à une intériorité à une profondeur.

Le soin attentif porté aux limites créent tour à tour des passages qui cherchent à se fondre avec le plan du papier, ou au contraire à s’en démarquer. Les transitions sont des passages doux, translucides, presque immatériels qui floutent les frontières à la limite du visible.

Ecrits
Kacha Legrand 2011