BIOGRAPHIE

Née dans les Hauts de France en 1960, Kacha Legrand vit et travaille en Normandie. Diplômée des Beaux-arts de Rouen, elle enseigne à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie depuis 2009. Son travail est montré dans les musées, centres d’art et lieux d’art, galeries, Frac. (Abbaye de Coat Malouan Kerpert 2024, Château-musée Louis Philippe Eu 2023, Orangerie de Sucy en Brie 2023, Musée des Beaux-Arts de Rouen, Musée le Secq des Tournelles Rouen 2022, Musée Ziem Martigues 2012, 2010, Muma Le Havre 1993, 2004, Galerie Duchamp Yvetôt 2014, 2023, Centre d’art l’H du Siège Valenciennes 2016, l’Art dans les Chapelles 2019, Galerie Fournier Paris 2014, Galerie Jordan Seydoux Berlin 2013, 2015, Frac Normandie Rouen 2003, 2018, 2019, son travail fait partie de la collection du Frac Normandie et du Carré d’Art Nîmes).

Son travail de recherche est un laboratoire constitué de fabriques évolutives qui s’organisent autour de la notion de typologies de formes. La typologie « fenêtre» est un des éléments moteurs de sa démarche depuis le début de ses années d’études. Elle met en place un travail d’installation qui intègre volumes, dessins, photographies et collages, avec comme médium référent le papier, étant très sensible à la question de la surface et de la transparence. De 1998 à 2010 elle utilise la vidéo où elle met en relation les éléments naturels (l’eau, l’air, les pierres, les arbres, les fleurs) dans un rapport complexe à l’espace comme au déplacement.

Fascinée par l’architecture, elle s’en saisit comme tremplin pour l’exploration des formes. Construire et regrouper des éléments de même typologie, dans des collections modulables, est au cœur de son processus de création comme s’il s’agissait de reconstituer le corps à chaque fois différent d’un ensemble fragmenté.

Elle choisit de construire des volumes selon ses propres principes de prélèvement et d’assemblage: son développement repose sur l’idée d’un cheminement à travers différents médiums qui jouent le rôle d’étapes préparatoires à l’instar de séries de collages ou encore d’un « inventaire de formes » dessiné, à partir d’éléments d’architecture, extraits de leur contexte. Elle amène ces éléments dessinés à muter vers la sculpture, par un changement d’échelle, de matérialité et de couleur. Le protocole « Archives d’un lieu » qu’elle met en place, lui permet d’opérer un déplacement et une circulation des formes, en lien avec le patrimoine. Ces artefacts incarnent une seconde génération de formes.

Ses installations mettent en scène des « hors temps » où se côtoient des sculptures dont l’achromie minimale suggère une immobilité propice à l’expérimentation sensorielle du silence, de la lumière et de l’espace. Ses installations questionnent notre rapport « au dépouillement » dans la mise en place d’espaces de contemplation, construits à partir d’éléments assemblés en conformation achrome et silencieuse. Le sentiment de calme, de sérénité́ , voir d’unité́ qui semble envelopper ces installations vient s’incarner dans le jeu de la matière même (chaque sculpture étant un ensemble recomposé de plusieurs strates empilées, recouvert d’un pelliculage blanc). La lumière occupe une place essentielle, elle participe au rayonnement même des sculptures, à leur impact, leur émanation blanche dans l’espace. Les formes qui l’intéressent sont particulièrement liées aux notions de passage, de seuil ou encore d’ornementation, de mouvement arrêté́ , et de temps suspendu.