Matière
Blanche - Galerie 379 - 6 WE d'art contemporain - Nancy - 2 juillet / 7
aout 2016
Kacha Legrand : une exposition entre
stabilité et déplacement
Kacha Legrand expérimente un travail
plastique autour du mouvement, entre dessin, sculpture et vidéo. Du collage et
de ses principes d'assemblage, elle a commencé par étirer les surfaces et à créer des volumes. S'intéressant à
la forme et à son déploiement dans l'espace, elle a d'abord choisi le rouge
comme la couleur qui exprime l'énergie. Puis, le passage vers le blanc l'a
conduit à rendre d'autant plus perceptible le volume, ses surfaces et son
contenu. Chaque création l'amène à un va-et-vient constant du statique au
dynamique. De même, chaque médium l'incite à créer de nouvelles
représentations, mises en situation de ses formes.
A la galerie 379, l'artiste a créé un
espace de contemplation. Des sculptures cylindriques, sortes de totems
suggèrent un mécanisme, une possibilité de tourner. Elles semblent à la fois
exprimer une force et une certaine légèreté. Leur surface blanche vient capter
la lumière. Ce qui induit d'autant plus leur potentielle mobilité. Au fond de
la galerie, l'artiste a réalisé des dessins in situ, les formes du gabarit du
cylindre.
Les volumes composent comme un paysage à
ne pas traverser, qui met à distance le spectateur des dessins au mur. Celui-ci
est comme pris par l'envie de traverser, d'aller les voir de près. Un contraste
s'établit entre les volumes et les tracés d'une grande pureté. La matière
blanche a comme fusionné dans les dessins au mur. Ceux-ci suggèrent les
contours de ses pièces comme pour montrer la décomposition de leur potentielle
translation.
Ainsi, entre les œuvres, plusieurs liens
s'établissent, chacune ouvrant d'autres points de vue de la forme. En effet,
Kacha Legrand est partie de sa vidéo Tourbillons,
réalisée à l’occasion d’une résidence au Laboratoire Ondes et Milieux Complexes
de l’Université du Havre, qui présente un mouvement constant entre deux forces
qui s'attirent, pour concevoir ses sculptures et dessins. Le phénomène de
coalescence est transposé dans les sculptures, composées de deux parties
symétriques. L'énergie transmise dans la vidéo se retrouve cristallisée dans
les volumes cylindriques.
Des petites œuvres, entre la sculpture et
le tableau présentent un jeu de combinatoire. Les formes imbriquées entre elles
provoquent le désir d'être déplacées, comme un jeu. Là encore, l'artiste
transforme en volume ses recherches sur papier, son répertoire de formes.
Kacha Legrand a conçu un espace d'une
grande pureté. Plusieurs temporalités coïncident dans l'exposition : la
perception du temps cyclique dans la vidéo, un temps fixé dans les sculptures
et des séquences d'instant de déplacement dans les dessins. Elle propose ainsi une
expérience esthétique qui joue sur la tension et l'équilibre entre visible et
l'invisible, la fixité et le mouvement.
Pauline Lisowski
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Cylindres installation 2016 - Tourbillons vidéo 2009 |
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Cylindres installation 2016 - Délinéations 2016 |
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Cylindres installation 2016 - Délinéations 2016 |
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Délinéations 2016 |
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Délinéations 2016 |
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Délinéations 2016 |
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Cylindres installation 2016 |
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Cercles - Petits cylindres 2016 |
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Petits cylindres 2016 |
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Cercles 2016 |